
Actuellement, seuls 12 % des Français programment leur chauffage alors même que de multiples solutions existent. Ainsi de nombreux ménages pourraient, par ce biais, mieux maîtriser leur consommation, réduire leurs factures énergétiques tout en limitant l’impact sur leur confort. Les récentes avancées réglementaires institutionnalisent le pilotage dans l’ensemble des textes clés et permettront de déployer massivement d’ici 2027 des solutions de pilotage du chauffage pièce par pièce dans les 37 millions de logements français. Cet ancrage réglementaire répond aussi aux enjeux de lisibilité, nécessaires pour les professionnels – industriels, distributeurs professionnels, intégrateurs électriciens – qui pourront s’engager pleinement pour relever ce défi majeur.
Des évolutions réglementaires intégrant systématiquement les systèmes de pilotage du chauffage, allant jusqu’à les rendre obligatoires dans les logements pièce par pièce
Utiles pour automatiser la réalisation des écogestes, les systèmes de pilotage de l'énergie sont essentiels pour garantir une baisse de la consommation effective des appareils de chauffage ou de refroidissement ou encore pour permettre de lisser la consommation des appareils. Cette optimisation des consommations est un élément central de la maîtrise des factures énergétiques.
Après avoir fait en 2021 leur entrée dans les informations additionnelles du Diagnostic de performance énergétique (DPE), ces solutions se sont imposées comme étant incontournables à la sobriété et le gouvernement les a associées dans les derniers textes réglementaires relatifs à la sobriété :
- Les logements neufs ou existants devront être équipés, à partir du 1er janvier 2027, de systèmes de pilotage capables de réguler par pièce ou par zone et de programmer automatiquement la température du logement [Décret n° 2023-444 du 7 juin 2023 relatif aux systèmes de régulation de la température des systèmes de chauffage et de refroidissement et au calorifugeage des réseaux de distribution de chaleur et de froid].
- Les professionnels du bâtiment, en charge du contrôle de la chaudière au cours de l'entretien annuel, doivent à présent vérifier la présence ou non des systèmes de pilotage, tout en conseillant les Français sur l’intérêt de ce type de solutions [Arrêté du 21 novembre 2022 relatif au contrôle et à l’entretien des chaudières et des systèmes thermodynamiques].
- Les Accompagnateurs Rénov’ doivent à présent sensibiliser les Français sur la bonne utilisation dans le logement des solutions de pilotage pour réaliser les écogestes nécessaires en été comme en hiver [Arrêté du 21 décembre 2022 relatif à la mission d’accompagnement du service public de la performance énergétique de l’habitat].
- Dans le Carnet d’information du logement (CIL) récemment adopté, parmi les travaux de rénovation d’un logement ayant une incidence significative sur sa performance énergétique, figurent les systèmes de pilotage du chauffage, de la climatisation et de l’eau chaude sanitaire. [Arrêté du 27 décembre 2022 relatif au carnet d’information du logement].
Besoin d’une parole publique forte et d’incitation financière pour accompagner les Français afin de rendre effectives ces réglementations
Ces solutions de pilotage du chauffage peuvent être rapidement déployées et jouer un grand rôle dans la maîtrise du pouvoir d’achat tout en permettant l’atteinte de l’objectif climatique de réduction de la consommation. Pour atteindre cet objectif, la filière électrique appelle à une campagne nationale (des fiches pratiques, communication 360°…) relayée par l’ensemble des parties prenantes pour sensibiliser les Français.
Le nouveau décret du 7 juin 2023 n’imposant que des fonctionnalités basiques de programmation de la température, il est également nécessaire de promouvoir l’installation de thermostats connectés. Seules ces technologies faciliteront une adaptation de la programmation au plus près des besoins réels, notamment grâce à un pilotage du chauffage à distance ou sans y penser, et à l’ouverture vers d’autres services (accueil du signal EcoWatt, flexibilité, maintien à domicile…).
Pour autant, IGNES, l’UFE, COEDIS et la FFIE regrettent l'absence de ces nouvelles obligations des dispositifs publics d’aide financière en dépit de leurs bénéfices indéniables et au vu du besoin d’accompagnement afin d’en garantir une appropriation effective par tout un chacun. Il est plus qu’urgent que les aides mises en place par le gouvernement soient en cohérence avec les objectifs poursuivis pour tendre vers un reste à charge supportable pour les ménages.